Le « Venture Capital » est une profession de plus en plus plébiscitée : il s’agit du parfait compromis entre un métier financier et une expérience opérationnelle.

 

Ainsi, on trouve dans le rôle d’un investisseur :

De la théorie : l’analyse d’un dossier d’investissement porte sur une somme de micro-études où l’on décortique chaque paramètre ayant un impact significatif sur le développement d’une société : environnement concurrentiel, marché adressé, équation économique, mécanique d’acquisition clients, marketing, structuration des équipes commerciales, suivi des métriques et pilotage de l’entreprise, technologie & barrières à l’entrée, qualité et organisation du management, environnement de sortie, etc.

Ces nombreuses analyses permettent d’établir une thèse d’investissement cristallisant ainsi de façon relativement cartésienne une conviction sur une société et son développement.

 

De la pratique : le suivi et l’accompagnement d’un entrepreneur dans le temps requièrent une certaine implication opérationnelle. Si le VC ne doit en aucun cas décider à la place du chef d’entreprise, il doit l’aider à prendre les meilleures décisions. Chez CapHorn, notre ADN nous pousse d’autant plus à nous impliquer commercialement auprès de participations et donc de « mettre la main à la pâte».

 

D’une certaine manière, le VC permet de vivre plusieurs aventures entrepreneuriales par procuration sans les désavantages du quotidien.

 

Généralement, les équipes de Venture sont relativement réduites (5 à 30 personnes) et proposent donc les avantages suivants :

  • Une structure hiérarchique quasi horizontale et donc plus lisse
  • Une formation & un accompagnement plus important pour l’ensemble des collaborateurs
  • Une efficacité collective accrue
  • Une communication plus transparente et plus humaine

 

Dans ce contexte, j’ai donc souhaité m’engager dans cette voie peu de temps après la fin de mes études.
Néanmoins, je me suis heurté à une barrière : suite à un certain nombre de rencontres avec des gens expérimentés du métier, j’ai vite compris qu’il était « nécessaire », sinon quasi obligatoire, d’avoir une expérience préalable dans l’une des professions suivantes :

  • Fusion-acquisition
  • Private Equity (mid-cap / large cap)
  • Levée de fonds
  • Transaction services

 

Cela dit, l’idée de travailler 3 ans en M&A avant de revenir en Venture Capital ne fut pas le moins du monde une option envisagée pour les raisons suivantes :

 

  • Le management est à l’antithèse de l’efficacité collective or c’est précisément cette notion d’efficience que l’on recherche en VC : attendre des mark up du N+1 à la fin de la journée pour commencer à travailler / être systématiquement sous staffé / ne jamais remettre en question les outils de travail / faire du présentiel / Passer ses journées sur PowerPoint au pixel près, etc.

 

  • La structure pyramidale normée à l’extrême ne permet pas dans les premières années d’assurer une formation continue des collaborateurs

 

  • Les expertises sont (souvent) verticalisées et il est donc difficile d’avoir un regard généraliste sur l’innovation

 

  • L’épanouissement personnel n’est absolument pas une variable prise en compte par ces organisations et l’idée de refaire une classe préparatoire en CDI à des fins non personnelles ne m’égayait guère. Les salaires soi-disant mirobolants sont beaucoup moins attractifs une fois le taux horaire calculé (inférieurs au SMIC sans compter les dépenses de Santé futures à anticiper).

 

Je conçois néanmoins que la rigueur inculquée et l’intérêt des sujets adressés permettent de structurer des profils excellents. Ce cursus prestigieux du XXe siècle reste un levier certain pour les métiers strictement financiers.

 

Mais ce chemin n’est en aucun cas un passage obligé pour travailler en Venture Capital.

 

Aujourd’hui, on assiste déjà à une mutation des schémas traditionnels de pensée. On constate que de plus en plus de VCs recrutent des individus avec une expérience opérationnelle. Si le Private Equity est dans son ensemble un métier financier, sa sous-branche, le Venture Capital, demande une expertise bien plus large : compréhension des enjeux stratégiques, connaissances de plusieurs marchés, structuration d’une équipe, stratégie d’acquisition, intérêt pour l’innovation & la technologie, etc.

Le profil d’ex-entrepreneur détrône presque aujourd’hui l’ami banquier aux compétences .exe et .ppt.

 

Mais revenons à nos moutons.

 

Il y a plus de 3 ans, je n’étais donc ni un ex-entrepreneur à succès et encore moins un banquier chevronné. Or,j’étais et je suis toujours convaincu que l’expérience peut venir avec le temps.

 

Voici les principaux arguments justifiants ce point de vue :

 

  • Rencontrer des centaines d’entrepreneurs permet d’acquérir des automatismes : compréhension de business plan / construction de stratégie d’acquisition / structuration d’entreprises et enjeux de scalabilité / organisation des différents pôles stratégies, compréhension des enjeux technologiques, etc.

 

  • Suivre des investissements (et donc des entrepreneurs) permet de confronter thèse d’investissement & réalité. L’accompagnement d’un entrepreneur dans le temps est extrêmement riche d’enseignement car on y confronte la théorie à la pratique

 

  • L’innovation d’usage est souvent proche d’un public plus jeune : applications mobiles / drones / sites e-commerce / gaming / solutions de mobilité / 3D / VR & AR / cryptomonnaies / IoT / etc.

 

  • Un fonds de VC, on l’a dit, représente une équipe réduite. D’une certaine manière on peut y voir une certaine forme d’expérience entrepreneuriale sur la durée.

 

  • La formation est accessible et présente partout. Chez CapHorn, j’ai pour habitude de solliciter l’ensemble de l’équipe pour progresser sur des sujets spécifiques. La courbe d’apprentissage est donc très forte. Sans oublier les différents entrepreneurs qui indirectement participent à notre formation.

 

En conclusion, un VC peut être un « bon VC » sans être forcément passé par une formation financière militaire. Les profils d’ex entrepreneurs sont par ailleurs de plus en plus appréciés.

 

La clé, est avant tout d’aller chercher soi-même sa formation auprès de l’équipe, des LPS et surtout des entrepreneurs. Une chose est sure, il est fondamental de ne surtout pas s’éloigner du « terrain » et donc de rester proche de ces chefs d’entreprises. Rester dans son bureau à décrypter la presse spécialisée sur la « blockchain » n’est a contrario pas une stratégie payante.

Entrepreneurs, n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez justement échanger 🙂